Concerto en si

Première mondiale

Roland Dyens, composition, direction, guitare solo

  • Concerto en si
    pour guitare et ensemble de 21 guitares
  • Rythmaginaires
  • Côté sud
    pour octuor de guitares

Ensemble de guitares « Côté Sud » :
Odile  Aymard ; Agnès Cazorla ; Julie Chef ; Delphine Chicot ; Florence Creugny ; Claudine Machy ; Carole Perrier ; Pascale Pieri-Villemin ; Brigitte Repiton ; Claudine Rubio ; Bruno-Michel Abati ; Marc Bellity ; Alexandre Bernoud ; Dominique Dumont ; Renaud Duret ; Éric Grellety ; Patrice Mariani ; Ludovic Pillons ; Dominique Marie ; Michel Vailland

Rythmaginaires et Côté Sud sont interprétés par Roland Dyens en re-recording.
Dans l’un et l’autre octuors, il utilise une guitare basse classique du luthier Antoine Lacroix.

ED 13030 – ℗ © 1994 L’empreinte digitale


Concerto en si

Commande de la « semaine de guitare en Tricastin », ce concerto fut créé le 1er mai 1991 à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme).

C’est le guitariste Bernard Piris, instigateur du projet et directeur artistique du festival, qui a réuni les 21 guitaristes qui forment ici l’ensemble « Côté Sud », originaires de Montpellier, Grenoble, Marseille, Aubenas, Avignon…

Très vite, l’enregistrement de cette œuvre apparu comme une nécessité, point d’orgue incontournable de cette aventure musicale commencée quelques mois plus tôt et restituée aujourd’hui sur ce disque dans les conditions de la création sur scène.

Le Concerto en si doit son nom à toutes les explications de la note « si » qu’il renferme : mode musical, corde instrumentale, voire vocale. De facture classique (trois mouvements, une cadence), ce concerto se distingue par une écriture originale aux couleurs souvent inédites.

Le premier mouvement, plus long que les deux autres, illustre bien par son ton assez novateur l’exploration du monde sonore de vingt guitares réunies (percussions, crissements, slaps…).

L’adagio du second mouvement tranche nettement avec le langage moderne du mouvement précédent : nous voici transportés dans un climat infiniment plus lyrique et en terrain mieux connu. Les dissonances du premier mouvement cèdent le pas aux consonnances rassurantes d’un second mouvement dont la cadence, véritable réservoir de commentaires sur ses différents motifs, précède la réexposition finale du thème.

Fidèle à sa tradition (cf. notamment le Concerto métis pour guitare et orchestre à cordes et la Libra sonatine pour guitare seule), Roland Dyens rassemble dans le troisième mouvement de son concerto tous les éléments de métissage qu’il désigne par le terme « guitare classique-fusion » (appellation qu’il doit au guitariste Bernard Photzer). Ce dernier mouvement, plein de vie, est placé sous la double influence du Brésil et de l’Inde (rythme et mode). Il est à noter que tout au long de ce mouvement, la guitare solo est accordée d’une manière différente de l’accord traditionnel (scordatura ou open tuning), ce qui offre à l’instrument une dimension harmonique et sympathique nouvelle.
 

« … Son concerto est un pari incroyable : un orchestre de 21 guitares accompagnant un soliste… Guitariste de surcroit ! Et pourtant, synthèse finale de jazz, de Brésil, de classique et de contemporain, toutes les fleurs s’y retrouvent en bouquet : chatoiement de couleurs et d’inventions rythmiques, de trouvailles timbriques délicieuses comme cette polyrtrhmie de sons arrachés, ces syncopes de sons étouffés, ces superpositions dansantes où les bruits comme le pendant mélodique ont leur place entière…

Contemporain, classique, Dyens n’a rien à faire de ces classements : il vit la musique et ses mariages métissés dans son creuset créateur et nous émerveille par l’évidence de son chant, reflet de notre siècle finissant à la croisée des cultures du monde. »

        Danielle Ribouillault, Les Cahiers de la Guitare

Rythmaginaires

Écrit en juin 1989, cet octuor de guitares est traversé de tous les éléments qui définissent ce que son compositeur appelle la guitare classique-fusion. Saluant successivement les musiques qu’il aime depuis toujours (jazz, latine, cotemporaine), Roland Dyens y tisse des climats multicolores et organise une tension progressive qui aboutira à la « ruche », éclatement du thème principal sous forme d’invitation à l’improvisation collective et à l’imagination sonore.

Ce paroxysme précède une série de blocs d’accords (clusters) joués sur des rythmes impairs et des timbres opposés, prélude idéal à la réexposition du thème harmonique principal.

Rythmaginaires s’achève sur une coda tonique, vitale, toute en instabilité et en dissonances, véritable feu d’artifice conclusif.

Côté Sud

Côté Sud (1988) est la première composition de Roland Dyens pour ensemble de guitares. Plus qu’un octuor, c’est d’un quatuor de guitares dont il s’agit avec, selon les cas, divisions ou doublures des parties instrumentales.

De structure « miroir » (A-B-C-B-A-coda), cette œuvre présente trois sections particulièrement nettes. La première section expose un thème principal à caractère descriptif dont le climat tranquille et mesuré s’anime bientôt (mesures à valeur ajoutée). Elle s’achève par la cellule embryonnaire de la future coda et s’ouvre sur la seconde section, ample et majeure, dont le leadership, offert à la basse au début, ne tarde pas à revenir aux autres guitares. Ici, l’écriture est verticale, précise et immuable comme le balancier d’une horloge.

La troisième section s’ouvre sur un arpège ostinato de quatre notes (ré-sol-fa-do) distribué tour à tour aux deuxièmes et troisièmes guitares et sur lequel, par entrées successives, se construit cette partie, dans l’esprit d’un long crescendo aboutissant à un paroxysme de deux mesures, immédiatement tempéré par le fondu-enchainé avec la calme section B.

Enfin, à la reprise du thème principal succède une coda rythmique et percussive, tendue et inattendue avec son ultime accord, majeur et… vocal.

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